NATURATOPIA
Aromathérapie & Phytothérapie

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Article calomnieux sur l'aromathérapie : droit de réponse

Naturatopia • sept. 26, 2019

Un article très critique au sujet de l'aromathérapie a été publié sur le site de Futura-Sciences. L'auteur, Julien Hernandez, se considérant comme, je cite, "rédacteur scientifique" (il est issu d'une école privée de diététique et nutrition), je me devais de répondre à ses principales phrases. Vous trouverez en italique la phrase de l'auteur et en-dessous ma réponse.

Pourtant, l'aromathérapie n'a rien de naturel.
Extraire des molécules volatiles aromatiques à la vapeur d’eau et obtenir un distillat qui sera séparé d’une part en hydrolat et d’autre part en huile essentielle est on ne peut plus naturel… Nous sommes très loin de la pétrochimie…
De plus, ce n’est pas très efficace.
Pas très efficace, ne veut pas dire inefficace. On ne peut pas faire de généralité… Ce n’est pas en appliquant du thym à thymol sur votre eczéma que vous allez vous soigner, au contraire. En effet, l’aromathérapie n’est pas efficace dans ce cas-là. En revanche, des huiles essentielles comme celles de lavande fine ou encore de géranium rosat pourront être des alliées précieuses pour votre problématique de peau. Ici, l’aromathérapie est efficace. Il faut choisir des huiles essentielles à bon escient, il faut les connaitre, connaitre leur toxicité, leur efficacité, leur limite d’utilisation, voire les contre-indications.
Enfin, cela peut s’avérer dangereux.
C’est comme tout, c’est la dose qui fait le poison ! L’eau est létale à 8,5 litres par 24 heures chez un adulte moyen. L’eau est-elle catégorisée comme dangereuse ?
Sous-discipline de la phytothérapie, l’aromathérapie consiste à utiliser des huiles essentielles, des extraits de plantes ou de végétaux obtenus à l’aide de techniques chimiques (vapeur d’eau, solvant, extraction au CO2, etc.).
Les huiles essentielles peuvent être obtenues par extraction à la vapeur d’eau ou à sec, ou encore par expression à froid (avec les agrumes).
L’extraction au CO2 supercritique se développe, mais est encore peu connue, mais elle ne répond pas à la définition d'une huile essentielle. C’est une technologie propre qui utilise le CO2 dans un état entre les états liquides et gazeux, appelé état supercritique, permet d’extraire plus de molécules aromatiques. Biochimiquement, un extrait au CO2 supercritique se rapproche plus d’une absolue que d’une huile essentielle.
De plus, en aromathérapie nous n'utilisons pas de produits qui ont été extraits à partir de solvants. Il s'agit des concrètes et des absolues qui sont utilisées dans la parfumerie.
Si les huiles essentielles se composent de molécules qui possèdent des actions chimiques bien réelles à l’inverse de l’homéopathie par exemple, son efficacité clinique n’est actuellement pas reconnue par la communauté scientifique.
PubMed (moteur de recherche incroyable dont je me sers quasi quotidiennement pour voir les dernières études qui m’intéressent) regorge d’études au sujet de l’aromathérapie et de son efficacité dans les domaines de l’infectiologie notamment, mais aussi dans le confort quelle apporte chez certains patients cancéreux (fin de vie, soins palliatifs, nausées chimio-induites, stress, anxiété, douleurs). Certains hôpitaux utilisent l’aromathérapie avec succès dans certains services, notamment pour réduire le risque de maladies nosocomiales.
Cependant, elles possèdent pléthore d’actions propres : anti-inflammatoire, antibactérienne, etc. qui sont propres à chaque huile. Pour lutter contre les poux, par exemple, certaines formules contenant des huiles essentielles peuvent se montrer utiles.
En effet, en choisissant judicieusement nos huiles essentielles, certaines sont antibactériennes, antivirales, antifongiques, d’autres sont anti-inflammatoires. Il existe même des huiles essentielles qui regroupent plusieurs de ces propriétés !
Néanmoins, les données disponibles concernant leurs applications cliniques sont, à ce jour, nulles. Elles n’auraient pas plus d’effet qu’un placebo pour ce qui est de la relaxation, des troubles du sommeil, de la gestion de la douleur, la dépression, la démence, la nausée post-opérative, le soulagement des symptômes chez les personnes atteintes de cancer selon plusieurs revues Cochrane.
PubMed regroupe plusieurs études qui disent l’inverse !
Toutes les études ne se concluent pas positivement, mais la majorité oui. Il ne s’agit pas de dire ici que l’aromathérapie est à même de soigner TOUTES les maladies du monde ; je suis le premier à orienter vers un médecin allopathe quand une pathologie sort de mon champ de compétences.
Elles sont en vogue grâce à leur aspect naturel, mais pourtant, elles n’ont d’authentique que l’aspect justement. L’extraction de ce qui la compose se fait via tout un ensemble de procédés « chimiques ».
Le mot qui fait peur : chimique ! Mais tout n’est que chimie, les réactions au sein de notre organisme sont avant tout chimiques ! Quand je me lave, le savon mousse au contact de ma peau humide, c’est une réaction chimique ni plus ni moins. Quand le soleil se couche, mon cerveau va synthétiser de la sérotonine, c’est une réaction chimique !
Les huiles essentielles sont-elles dangereuses ?
En effet, elles peuvent l’être. Mal utilisés, surdosés ou administrés sur une trop longue période, ces produits peuvent avoir des lourds effets secondaires : empoisonnement, allergies, irritations des voies respiratoires, etc. Certaines huiles essentielles ne sont même disponibles qu’en pharmacie car leurs propriétés sont neurotoxiques, phototoxiques et cancérigènes. C’est pourquoi il est conseillé de ne les utiliser qu’en présence d’une personne ayant une formation médicale et scientifique suffisante.
L’allergie est possible comme tout, plus de 30 % de la population est allergique. Oui, certaines huiles essentielles ne se trouvent qu’en pharmacie (en France) pour protéger le consommateur. De plus, ces quelques huiles essentielles sont d’un faible intérêt thérapeutique.
Un aromathérapeute exerce une profession non réglementée, c’est un titre non encadré par la loi, qui ne fait état d’aucune formation scientifique.
Le seul point sur lequel on sera d’accord, certaines personnes (et qui ont pignon sur rue) s’installent aromathérapeutes après un week-end de deux fois 7 heures de formation…
En l’absence de données supplémentaires, l’aromathérapie doit être considérée, à juste titre, comme une indication thérapeutique inefficace.
Je suis sûr que des patients font des bonds sur leur chaise à la lecture de cette phrase. Je suis sûr que des médecins qui ont lancé des protocoles dans les hôpitaux en aromathérapie, sont entrain de s’arracher les cheveux à la lecture de cette phrase au vu du temps passé à accompagner les patients et au vu des résultats obtenus !
par Naturatopia 21 mars, 2021
Histoire de la gemmothérapie ou phytembryothérapie, discipline fondée par le Dr Pol Henry au XXe siècle. Cette thérapeutique recourt aux bourgeons pour soigner.
par Naturatopia 21 mai, 2020
par Naturatopia 19 avr., 2020
La phytothérapie et l’aromathérapie sont des disciplines thérapeutiques qui ont le vent en poupe. Au-delà d’un effet de mode, ces approches thérapeutiques s’inscrivent en effet dans la durée depuis plusieurs années. Mais, faute d’un cadre réglementaire suffisant, les dérives sont légion. Les patients et usagers des médecines complémentaires recourent de plus en plus à ces approches thérapeutiques pour diverses raisons qui leurs sont propres. Or ces raisons ne sont pas toujours légitimes. En effet, la phyto-aroma s’inscrit dans une démarche complémentaire de la médecine allopathique et ne la rejette pas, bien que l’usage des plantes puisse représenter une alternative justifiée dans certaines indications. Le recours aux médicaments de synthèse demeure cependant majoritairement nécessaire. De nombreuses critiques peuvent être émises à l’encontre de l’allopathie, mais elle a permis et permet toujours de soigner des maladies graves, chroniques, et elle intervient également avec brio dans les situations d’urgence vitale. Après cette brève introduction, j’aimerais évoquer les différents constats que j’ai pu faire et les analyser.
par Naturatopia 14 avr., 2020
Calendula officinalis, Calophyllum inophyllum, Borago officinalis
par Naturatopia 26 mars, 2020
Il y a quelques jours, nous apprenions de la part d’une « compagnie » qui vend des huiles essentielles sur Internet sans le moindre « sens », qu’il valait mieux ne pas utiliser d’huiles essentielles considérées comme anti-inflammatoires en cas de pathologie virale.
par Naturatopia 05 janv., 2020
Les Rois Mages n’apparaissent que dans l’Évangile de Matthieu, il n’en est fait nulle autre mention dans les trois autres Évangiles canoniques. Ainsi, on y apprend qu’ils « viennent de l’Orient » et que, guidés par une étoile « qui se lève à l’Est », ils font route jusqu’à Bethléem. Une fois arrivés dans la ville et après avoir découvert le lieu de naissance de l’enfant Jésus, « […] ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. » (Matthieu, II:11). Leur statut de roi, tout comme leur nombre exact, sont des suppositions. Grâce aux écrits, nous savons qu’il s’agit de « sages » et le pluriel est employé pour parler d’eux. Le nombre de trois provient d’une interprétation des cadeaux offerts qui sont au nombre de trois. De plus, il se pourrait que l’or soit en fait de l’ambre, en effet la racine du mot hébreu pour désigner l’or, semble, à l’origine, désigner une substance aromatique. L’offrande d’ambre jaune porterait alors à trois le nombre d’offrandes de substances aromatiques, substances par excellence pour honorer le divin. Nous garderons ici la traduction retenue et parlerons donc d’or. Des explications symboliques ont été données quant à la nature de ces offrandes : - L’or évoque la royauté de Jésus. - L’encens évoque tantôt sa dimension sacerdotale, tantôt sa divinité. - La myrrhe évoque tantôt sa dimension prophétique, tantôt son humanité. Au-delà de l’aspect symbolique de ces substances, j’aimerais évoquer ici les propriétés et indications au vu des connaissances actuelles.
par Naturatopia 20 oct., 2019
Avec l’utilisation importante de l’HE de ravintsara au cours des mois d'hiver, il est important de savoir quel chémotype nous utilisons. L’HE de ravintsara est antivirale, fluidifiante et immunostimulante. L’HE de bois de Hô est antalgique, sédative et anxiolytique. L’HE de camphrier est antalgique et decontracturante. Aucune utilisation par voie orale, réservée à l’adulte. Elle est épileptisante et neurotoxique. Ces propriétés sont à titre informatif et ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical.
par NATURATOPIA 22 sept., 2019
Aromathérapie, oranger amer, néroli, petit grain bigarade, huile essentielle, olfaction, olfactothérapie
par Naturatopia 15 sept., 2019
Hier, en me promenant, j’ai pu voir des tapis de colchiques (Colchicum autumnale) dans les prés humides. Et comme nous le rappelle la chanson « colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été… ». Chaque année, il y a des accidents avec cette plante du fait de sa très haute toxicité. La raison de ces accidents est la confusion possible avec d’autres plantes dont les feuillages peuvent se ressembler, il s’agit de l’ail des ours (Allium ursinum) et du safran (Crocus sativus). Le colchique possède 6 étamines contre trois chez le safran, le premier fleurit en septembre et le second d'octobre à novembre. Toutes les parties du colchique sont toxiques (le bulbe, la tige, les feuilles, la fleur). Le nom de Colchicum provient de la région de Colchide (actuelle Géorgie) où la magicienne Médée officiait. Le colchique porte également les noms de « safran bâtard », « tue-chien ». Sa toxicité était déjà connue des anciens Grecs, et c’est à partir du second siècle de notre ère, que Gallien le préconisait dans le traitement de la crise de goutte. Puis son usage sera abandonné jusqu’au XIXème siècle, à cause de sa très forte toxicité. Et c’est en 1884, que la colchicine, qui est un alcaloïde, a été isolée. La toxicité intervient à très faible dose, une dizaine de milligrammes suffisent, et la mort intervient entre 20 et 40mg. Les premiers symptômes sont des brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements. Une soif intense intervient, puis des tremblements et un ralentissement cardiaque apparaissent rapidement, jusqu’au délire, puis la mort.
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