NATURATOPIA
Aromathérapie & Phytothérapie

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[COUP DE GUEULE]

Naturatopia • mai 21, 2020

Les mois qui défilent semblent accompagnés de leurs lots de bêtises… 2019 était l’année des saboteurs de l’aromathérapie. 2020 est l’année des sabordeurs, c’est-à-dire des personnes qui, animées de louables intentions, semblent vouloir défendre l’aromathérapie, mais colportent de mauvaises informations et autres hérésies qui nuisent gravement à l’aromathérapie.
Ce mois-ci, c’est au tour d’un magazine populaire, BIBA, et son article calamiteux sur les hydrolats…
Pour information, j’ai écrit un message à la rédaction de BIBA il y a une semaine pour qu’elle apporte des modifications rapides à son article initial qui est non seulement constitué de nombreuses erreurs, mais qui est également dangereux en termes de santé. Mon message est resté sans réponse, d’où cette réaction que je pense salutaire…


Pour commencer, l’auteur ne fait pas la distinction entre eaux florales et hydrolats. Ça peut vous paraître sans importance, mais si l’on souhaite une reconnaissance de l’aromathérapie auprès des autorités il est nécessaire de faire preuve de précision pour montrer qu’il s’agit d’une discipline thérapeutique noble et basée sur la science.
Pour rappel, un hydrolat est la partie aqueuse du distillat. Les eaux florales sont des hydrolats obtenus à partir de la distillation de fleurs. Exemples : eau florale de rose, eau florale de camomille romaine, eau florale de bleuet. Donc toutes les eaux florales sont des hydrolats, l’inverse n’est pas vrai.

«  Si l’eau florale est moins chargée en actifs que l’huile essentielle, elle a les mêmes propriétés  »
Inexact car, si les hydrolats peuvent effectivement avoir des propriétés similaires à l’HE, ce n’est pas toujours le cas.

«  Contrairement aux huiles essentielles qui sont des actifs très puissants, les eaux florales sont très douces et ne possèdent pas de contre-indication. Femmes enceintes ou allaitantes peuvent les utiliser, tout comme les enfants.  »
L’erreur majeure et la plus grave de l’article de BIBA se situe dans ces deux lignes. Les hydrolats sont-ils sans danger ?
Les hydrolats sont moins concentrés en actifs qu’une HE, c’est un fait. Mais ils ne sont pas pour autant dénués de toute toxicité.
Les hydrolats obtenus à partir de plantes à phénols et apparentés ou à cétones ne devront pas être utilisés chez la femme enceinte et chez l’enfant de moins de 3 ans. Je pense ici notamment aux hydrolats de romarin à camphre, de thyms à thymol ou carvacrol, de sarriette, mais aussi les différentes menthes (verte, poivrée, pouillot, des champs).

«  L’eau florale de rose : Riche en acide gras, elle présente par ailleurs une forte concentration en polyphénols, une molécule organique antioxydante.  »
L’auteur aurait peut-être dû prendre quelques heures de cours d’aromathérapie avant d’écrire de telles inepties.
En effet, si l’on trouve des acides gras dans les huiles végétales, il n’y en a absolument aucun dans l’hydrolat, ni même dans l’HE correspondante. De même, vous ne retrouverez pas un microgramme d’un polyphénol quelconque au sein d’une HE ou d’un hydrolat.

«  L’eau florale de romarin : Elle possède en effet des propriétés purifiantes grâce à sa forte teneur en tanins.  »
Il n’y a pas plus de tanins que d’acides gras ou de polyphénols au sein de l’hydrolat ou de l’HE de romarin. Et tel est le cas pour TOUS les hydrolats et TOUTES les HE.

«  L’eau florale de mauve : Grâce à sa concentration en anthocyanines, l’eau de mauve possède des vertus adoucissantes et apaisantes.  »
Si vous faites une tisane de mauve, vous obtiendrez des anthocyanes, mais vous n’en retrouverez pas une goutte au sein de cet hydrolat ou de n’importe quel autre hydrolat. Une erreur de plus dans cet article qui en est truffé !

«  L’eau florale d’hamamélis : Composée essentiellement de tanins et de flavonoïdes (pigment végétal), l’eau d’hamamélis est particulièrement appréciée pour ses qualités antioxydantes.  »
Les flavonoïdes et les tanins sont des sous-groupes des polyphénols, et comme expliqué plus haut, pour l’eau florale de rose il n’y a pas de polyphénols dans les hydrolats et les HE.

Pour conclure, rien de fiable à retenir de l’ensemble de cet article rédigé par BIBA.
par Naturatopia 21 mars, 2021
Histoire de la gemmothérapie ou phytembryothérapie, discipline fondée par le Dr Pol Henry au XXe siècle. Cette thérapeutique recourt aux bourgeons pour soigner.
par Naturatopia 19 avr., 2020
La phytothérapie et l’aromathérapie sont des disciplines thérapeutiques qui ont le vent en poupe. Au-delà d’un effet de mode, ces approches thérapeutiques s’inscrivent en effet dans la durée depuis plusieurs années. Mais, faute d’un cadre réglementaire suffisant, les dérives sont légion. Les patients et usagers des médecines complémentaires recourent de plus en plus à ces approches thérapeutiques pour diverses raisons qui leurs sont propres. Or ces raisons ne sont pas toujours légitimes. En effet, la phyto-aroma s’inscrit dans une démarche complémentaire de la médecine allopathique et ne la rejette pas, bien que l’usage des plantes puisse représenter une alternative justifiée dans certaines indications. Le recours aux médicaments de synthèse demeure cependant majoritairement nécessaire. De nombreuses critiques peuvent être émises à l’encontre de l’allopathie, mais elle a permis et permet toujours de soigner des maladies graves, chroniques, et elle intervient également avec brio dans les situations d’urgence vitale. Après cette brève introduction, j’aimerais évoquer les différents constats que j’ai pu faire et les analyser.
par Naturatopia 14 avr., 2020
Calendula officinalis, Calophyllum inophyllum, Borago officinalis
par Naturatopia 26 mars, 2020
Il y a quelques jours, nous apprenions de la part d’une « compagnie » qui vend des huiles essentielles sur Internet sans le moindre « sens », qu’il valait mieux ne pas utiliser d’huiles essentielles considérées comme anti-inflammatoires en cas de pathologie virale.
par Naturatopia 05 janv., 2020
Les Rois Mages n’apparaissent que dans l’Évangile de Matthieu, il n’en est fait nulle autre mention dans les trois autres Évangiles canoniques. Ainsi, on y apprend qu’ils « viennent de l’Orient » et que, guidés par une étoile « qui se lève à l’Est », ils font route jusqu’à Bethléem. Une fois arrivés dans la ville et après avoir découvert le lieu de naissance de l’enfant Jésus, « […] ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. » (Matthieu, II:11). Leur statut de roi, tout comme leur nombre exact, sont des suppositions. Grâce aux écrits, nous savons qu’il s’agit de « sages » et le pluriel est employé pour parler d’eux. Le nombre de trois provient d’une interprétation des cadeaux offerts qui sont au nombre de trois. De plus, il se pourrait que l’or soit en fait de l’ambre, en effet la racine du mot hébreu pour désigner l’or, semble, à l’origine, désigner une substance aromatique. L’offrande d’ambre jaune porterait alors à trois le nombre d’offrandes de substances aromatiques, substances par excellence pour honorer le divin. Nous garderons ici la traduction retenue et parlerons donc d’or. Des explications symboliques ont été données quant à la nature de ces offrandes : - L’or évoque la royauté de Jésus. - L’encens évoque tantôt sa dimension sacerdotale, tantôt sa divinité. - La myrrhe évoque tantôt sa dimension prophétique, tantôt son humanité. Au-delà de l’aspect symbolique de ces substances, j’aimerais évoquer ici les propriétés et indications au vu des connaissances actuelles.
par Naturatopia 20 oct., 2019
Avec l’utilisation importante de l’HE de ravintsara au cours des mois d'hiver, il est important de savoir quel chémotype nous utilisons. L’HE de ravintsara est antivirale, fluidifiante et immunostimulante. L’HE de bois de Hô est antalgique, sédative et anxiolytique. L’HE de camphrier est antalgique et decontracturante. Aucune utilisation par voie orale, réservée à l’adulte. Elle est épileptisante et neurotoxique. Ces propriétés sont à titre informatif et ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical.
par Naturatopia 26 sept., 2019
Pourtant, l'aromathérapie n'a rien de naturel. Extraire des molécules volatiles aromatiques à la vapeur d’eau et obtenir un distillat qui sera séparé d’une part en hydrolat et d’autre part en huile essentielle est on ne peut plus naturel… Nous sommes très loin de la pétrochimie…
par NATURATOPIA 22 sept., 2019
Aromathérapie, oranger amer, néroli, petit grain bigarade, huile essentielle, olfaction, olfactothérapie
par Naturatopia 15 sept., 2019
Hier, en me promenant, j’ai pu voir des tapis de colchiques (Colchicum autumnale) dans les prés humides. Et comme nous le rappelle la chanson « colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été… ». Chaque année, il y a des accidents avec cette plante du fait de sa très haute toxicité. La raison de ces accidents est la confusion possible avec d’autres plantes dont les feuillages peuvent se ressembler, il s’agit de l’ail des ours (Allium ursinum) et du safran (Crocus sativus). Le colchique possède 6 étamines contre trois chez le safran, le premier fleurit en septembre et le second d'octobre à novembre. Toutes les parties du colchique sont toxiques (le bulbe, la tige, les feuilles, la fleur). Le nom de Colchicum provient de la région de Colchide (actuelle Géorgie) où la magicienne Médée officiait. Le colchique porte également les noms de « safran bâtard », « tue-chien ». Sa toxicité était déjà connue des anciens Grecs, et c’est à partir du second siècle de notre ère, que Gallien le préconisait dans le traitement de la crise de goutte. Puis son usage sera abandonné jusqu’au XIXème siècle, à cause de sa très forte toxicité. Et c’est en 1884, que la colchicine, qui est un alcaloïde, a été isolée. La toxicité intervient à très faible dose, une dizaine de milligrammes suffisent, et la mort intervient entre 20 et 40mg. Les premiers symptômes sont des brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements. Une soif intense intervient, puis des tremblements et un ralentissement cardiaque apparaissent rapidement, jusqu’au délire, puis la mort.
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