NATURATOPIA
Aromathérapie & Phytothérapie

Blog Post

Droit de réponse : Huiles essentielles anti-inflammatoires et maladies virales

Naturatopia • mars 26, 2020

Une certaine compagnie, qui vend des huiles essentielles, a lancé une bombe dans le milieu de l'aromathérapie : les huiles essentielles anti-inflammatoires seraient contre-indiquées en cas de maladie virale ! Droit de réponse

Il y a quelques jours, nous apprenions de la part d’une « compagnie » qui vend des huiles essentielles sur Internet sans le moindre « sens », qu’il valait mieux ne pas utiliser d’huiles essentielles considérées comme anti-inflammatoires en cas de pathologie virale.
En cette période grave pour l’humanité, où la psychose et la peur règnent, cette « compagnie » a décidé de semer le chaos auprès des utilisateurs d’huiles essentielles, quitte à augmenter le sentiment de peur.

 Pour rappel, la peur nuit gravement au système immunitaire.

Non seulement cette « compagnie » se sabote elle-même en incriminant les huiles essentielles alors qu’elles la font vivre (c'est son choix), mais saborde également l’aromathérapie de façon globale, et ça, ça nous regarde !
Alors voici quelques notions qu’il semble bon de rappeler afin d’y voir plus clair :
-    TOUTES les huiles essentielles, sans exception, sont anti-inflammatoires.
-     Les huiles essentielles sont un cocktail biochimique de molécules volatiles, qui vont d’une dizaine de molécules comme dans la gaulthérie couchée, jusqu’à 450 dans certaines huiles essentielles de romarin. À l’inverse, en allopathie : une molécule = une cible.
L’aromathérapie permet donc de se soigner à l’aide d’une armée moléculaire aux actions multicibles répondant à différentes indications.
-    Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), ont un mécanisme d’action bien connu, à savoir l’inhibition des COX (cyclo-oxygénases) de type I et II, puis des prostaglandines et des thromboxanes. (Promis j’arrête les gros mots ici.)
À ce jour, seules les HE contenant des salicylates sont à éviter par précaution lors d’un épisode viral, il s’agit des HE à salicylate de méthyle : gaulthérie couchée, gaulthérie odorante, et HE de bouleaux.
-    Réduire les huiles essentielles à de simples molécules est aussi une grave erreur : une huile essentielle de qualité est un TOTUM. Or qui dit TOTUM dit QUENCHING (sorte de système tampon qui diminue ou neutralise les effets indésirables pouvant être causés par une molécule). Le saviez-vous : sans le géraniol qu’elle contient, l’HE de rose de Damas serait toxique pour la peau ?
-    Certaines huiles essentielles sont de merveilleuses antivirales. Même si, à l’heure actuelle, aucune huile essentielle n’a été testée contre le coronavirus, nous avons tout de même un arsenal aromathérapeutique considérable contre les virus !
-    Les huiles essentielles ne diminuent pas l’efficacité de notre système immunitaire. Bien au contraire, certaines sont stimulantes de l’immunité et d’autres modulantes.
Vous l’aurez compris, on parle d’HE dites anti-inflammatoires, mais qui n’ont rien à voir — sauf celles à salicylates (cf. plus haut) — avec les anti-inflammatoires de synthèse que nous propose l’allopathie !

Si on en suit le raisonnement que nous propose la « compagnie » qui tente de semer la panique, nous ne devrions pas utiliser de ravintsara, Cinnamomum camphora CT cinéole, car cette HE est anti-inflammatoire alors qu’il s’agit d’une antivirale majeure de l’arsenal aromathérapeutique.
Prenons le cas d’une autre HE bien connue, celle du thym à thymol, Thymus vulgaris CT thymol, elle est puissamment anti-infectieuse (virus, bactéries, champignons microscopiques, parasites), mais elle est aussi une puissante anti-inflammatoire (à manipuler avec précaution du fait de sa dermocausticité).
Ces deux huiles essentielles, fortement antivirales mais aussi anti-inflammatoires, sont pourtant conseillées par cette société, ce qui est paradoxal...
En 2019, l’aromathérapie a subi de multiples attaques émanant d’ignorants qui ne se sont jamais donné la peine de taper « Essential Oil » sur PubMed… En 2020, nous sommes face à une pandémie qui n’épargne personne et, plus que jamais, nous avons besoin de rester soudés les uns aux autres (en respectant 1,50 m de distance, bien sûr !) pour ne surtout pas succomber à la peur et à la psychose qui émergent dans la population. Nul besoin d’une « compagnie » qui vend des huiles essentielles et ternit parallèlement leur pouvoir thérapeutique incomparable en semant doute et peur parmi ses propres clients…

Au fait, l’hydroxychloroquine (Plaquenil®) est anti-inflammatoire 😊

Signé : un professionnel de santé, préparateur en pharmacie, titulaire du Diplôme Universitaire de phytothérapie et aromathérapie de l'Université de médecine et pharmacie de Besançon, et du Diplôme universitaire d'aromathérapie de l'Université de médecine et pharmacie de Dijon.
par Naturatopia 21 mars, 2021
Histoire de la gemmothérapie ou phytembryothérapie, discipline fondée par le Dr Pol Henry au XXe siècle. Cette thérapeutique recourt aux bourgeons pour soigner.
par Naturatopia 21 mai, 2020
par Naturatopia 19 avr., 2020
La phytothérapie et l’aromathérapie sont des disciplines thérapeutiques qui ont le vent en poupe. Au-delà d’un effet de mode, ces approches thérapeutiques s’inscrivent en effet dans la durée depuis plusieurs années. Mais, faute d’un cadre réglementaire suffisant, les dérives sont légion. Les patients et usagers des médecines complémentaires recourent de plus en plus à ces approches thérapeutiques pour diverses raisons qui leurs sont propres. Or ces raisons ne sont pas toujours légitimes. En effet, la phyto-aroma s’inscrit dans une démarche complémentaire de la médecine allopathique et ne la rejette pas, bien que l’usage des plantes puisse représenter une alternative justifiée dans certaines indications. Le recours aux médicaments de synthèse demeure cependant majoritairement nécessaire. De nombreuses critiques peuvent être émises à l’encontre de l’allopathie, mais elle a permis et permet toujours de soigner des maladies graves, chroniques, et elle intervient également avec brio dans les situations d’urgence vitale. Après cette brève introduction, j’aimerais évoquer les différents constats que j’ai pu faire et les analyser.
par Naturatopia 14 avr., 2020
Calendula officinalis, Calophyllum inophyllum, Borago officinalis
par Naturatopia 05 janv., 2020
Les Rois Mages n’apparaissent que dans l’Évangile de Matthieu, il n’en est fait nulle autre mention dans les trois autres Évangiles canoniques. Ainsi, on y apprend qu’ils « viennent de l’Orient » et que, guidés par une étoile « qui se lève à l’Est », ils font route jusqu’à Bethléem. Une fois arrivés dans la ville et après avoir découvert le lieu de naissance de l’enfant Jésus, « […] ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent ; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. » (Matthieu, II:11). Leur statut de roi, tout comme leur nombre exact, sont des suppositions. Grâce aux écrits, nous savons qu’il s’agit de « sages » et le pluriel est employé pour parler d’eux. Le nombre de trois provient d’une interprétation des cadeaux offerts qui sont au nombre de trois. De plus, il se pourrait que l’or soit en fait de l’ambre, en effet la racine du mot hébreu pour désigner l’or, semble, à l’origine, désigner une substance aromatique. L’offrande d’ambre jaune porterait alors à trois le nombre d’offrandes de substances aromatiques, substances par excellence pour honorer le divin. Nous garderons ici la traduction retenue et parlerons donc d’or. Des explications symboliques ont été données quant à la nature de ces offrandes : - L’or évoque la royauté de Jésus. - L’encens évoque tantôt sa dimension sacerdotale, tantôt sa divinité. - La myrrhe évoque tantôt sa dimension prophétique, tantôt son humanité. Au-delà de l’aspect symbolique de ces substances, j’aimerais évoquer ici les propriétés et indications au vu des connaissances actuelles.
par Naturatopia 20 oct., 2019
Avec l’utilisation importante de l’HE de ravintsara au cours des mois d'hiver, il est important de savoir quel chémotype nous utilisons. L’HE de ravintsara est antivirale, fluidifiante et immunostimulante. L’HE de bois de Hô est antalgique, sédative et anxiolytique. L’HE de camphrier est antalgique et decontracturante. Aucune utilisation par voie orale, réservée à l’adulte. Elle est épileptisante et neurotoxique. Ces propriétés sont à titre informatif et ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical.
par Naturatopia 26 sept., 2019
Pourtant, l'aromathérapie n'a rien de naturel. Extraire des molécules volatiles aromatiques à la vapeur d’eau et obtenir un distillat qui sera séparé d’une part en hydrolat et d’autre part en huile essentielle est on ne peut plus naturel… Nous sommes très loin de la pétrochimie…
par NATURATOPIA 22 sept., 2019
Aromathérapie, oranger amer, néroli, petit grain bigarade, huile essentielle, olfaction, olfactothérapie
par Naturatopia 15 sept., 2019
Hier, en me promenant, j’ai pu voir des tapis de colchiques (Colchicum autumnale) dans les prés humides. Et comme nous le rappelle la chanson « colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été… ». Chaque année, il y a des accidents avec cette plante du fait de sa très haute toxicité. La raison de ces accidents est la confusion possible avec d’autres plantes dont les feuillages peuvent se ressembler, il s’agit de l’ail des ours (Allium ursinum) et du safran (Crocus sativus). Le colchique possède 6 étamines contre trois chez le safran, le premier fleurit en septembre et le second d'octobre à novembre. Toutes les parties du colchique sont toxiques (le bulbe, la tige, les feuilles, la fleur). Le nom de Colchicum provient de la région de Colchide (actuelle Géorgie) où la magicienne Médée officiait. Le colchique porte également les noms de « safran bâtard », « tue-chien ». Sa toxicité était déjà connue des anciens Grecs, et c’est à partir du second siècle de notre ère, que Gallien le préconisait dans le traitement de la crise de goutte. Puis son usage sera abandonné jusqu’au XIXème siècle, à cause de sa très forte toxicité. Et c’est en 1884, que la colchicine, qui est un alcaloïde, a été isolée. La toxicité intervient à très faible dose, une dizaine de milligrammes suffisent, et la mort intervient entre 20 et 40mg. Les premiers symptômes sont des brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements. Une soif intense intervient, puis des tremblements et un ralentissement cardiaque apparaissent rapidement, jusqu’au délire, puis la mort.
Show More
Share by: